OEUVRES 

C'est "une vision d'un monde en chaos",un univers dont le mouvement semble être sans limite ,tantôt destructeur et fascinant à la fois.Sur des larges fonds aux couleurs éclatantes, une multitude de rectangles colorés s'accumulent les uns sur les autres évoquant des espaces d'habitation ou comme Isabelle Wolff aime à le dire "des lieux d'ermitage".

Ces paysages semblent soumis à une force naturelle qui, dans certaines oeuvres, s'apparente à des glissements de terrains et dans d'autres à un ouragan, à un déluge, entraînant la moindre habitation sur son passage.Dans un registre formel clairement défini et sans partage, le rouge fulmine et boue dans des pointes orangées tandis que les couleurs froides ne le calment guère.Lorsque le vert ou le bleu domine, c'est le flot marin qui manifeste sa présence, non moins inquiétante.

Toutefois, dans les compositions très structurées, la matière lutte entre chaque point de la surface et provoque un cataclysme de couleurs qui possède une qualité troublante et quasi hypnotique.

Véronique Perriol

 

 Elisa Pascal

 De l'être à l'oeuvre

A l’écoute, à la vue, à la lecture d’une œuvre, un Monde, une Singularité, une Altérité s’offrent à nous. A chaque fois, nous faisons l’expérience d’une rencontre avec un Cosmos. Lorsqu’elle produit son effet, sensibilité et rationalité fusionnent. On se laisse envahir par ce qui, peu à peu, distille une émotion ou par ce qui, brutalement, résonne comme un coup de foudre. Dans tous les cas, les visions s’impriment.C’est le principe d’une œuvre : par ce qu’elle exprime, elle touche, elle impacte certains d’entre nous, sans jamais nous quitter.

Les créations d’Isabelle Wolff provoquent cet effet sur bien des personnes, sur moi entre autres. J’y rencontre un univers et une attitude au monde qui font écho. Ce qu’elle voit, ce qu’elle ressent, se traduit par des expressions uniques et personnalisées qui parlent, qui hurlent parfois. Réservée, plutôt laconique en public, Isabelle est plus à l’aise lorsqu’elle utilise son langage de prédilection, celui de la création, par ce qu’elle donne à voir et à éprouver. 

Dès ma première rencontre, devant ses toiles imprégnées de peinture à l’huile appliquée au couteau, devant ses autres créations, tels que ses bas-reliefs et livres aux modelages peints, fait d’épaisseurs de papiers collés puis sculptés, quelques mots ont fusé : densité, énergie, fébrilité, frénésie. Parce que ces qualificatifs s’appliquent tout le temps, la cohérence est là, quels que soient le support, la forme et les couleurs, le plus souvent contrastées, qu’elle utilise.  

Cette peintre fougueuse, rêveuse et sauvage part toujours «  d’un mouvement de lignes inspirant un vertige, un voyage, une exploration, un crescendo coloré pour résister au réel », selon ses propres mots. 

L’architecture de ses œuvres est faite de visions fulgurantes. Comment mieux les décrire qu’en empruntant ses mots écrits ou oraux. Résister au réel, c’est pour elle, plonger dans le mirage hypnotique, lequel se transforme, dans un support choisi, en volumes aléatoires et géométries volatiles, en agencements faits de reliefs diffus, en grouillements chaotiques, en points de lumière happés par un déluge de fragments minéraux et végétaux, en paysages de cratères, en parallélépipèdes enchevêtrés, parfois garnis de végétaux résilients sous un ciel changeant, en ermitages secrets. 

Devant tant de bouillonnement et d’intensité, tant dans l’être que dans l’œuvre, il se peut qu’on s’attache aux deux. Certaines rencontres provoquent même des amitiés, parce que l’art est une des conditions bénéfiques pour ressentir, penser, apprécier et agir.

 

 

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